La greffe de gencives est un acte chirurgical pratiqué en parodontologie. Elle vise à renforcer ou à reconstruire la gencive lorsqu’elle s’est rétractée. Cette récession gingivale met parfois à nu une partie de la racine dentaire. Elle provoque alors une sensibilité accrue, une fragilité de la dent et un risque esthétique.
La greffe permet de recouvrir la racine et d’épaissir le tissu gingival. Le chirurgien-dentiste prélève un fragment de tissu ou utilise un matériau adapté. Il le positionne ensuite au niveau de la zone touchée. Progressivement, la gencive cicatrise et retrouve une structure plus résistante. Cette intervention s’intègre dans un plan de soins global visant à préserver la santé bucco-dentaire et la stabilité des dents.
La gencive recouvre et protège les racines des dents. Lorsqu’elle se rétracte, les dents semblent plus longues et deviennent plus sensibles. Ce phénomène peut s’expliquer par plusieurs causes :
Un brossage trop vigoureux qui use la gencive.
Une mauvaise position des dents exerçant une tension excessive.
Une maladie parodontale qui détruit progressivement le tissu de soutien.
Une prédisposition génétique à avoir une gencive fine et fragile.
Le tabac, qui altère la santé gingivale.
Dans certains cas, la récession se développe lentement, presque sans symptômes. Dans d’autres, elle progresse rapidement et entraîne une gêne fonctionnelle et esthétique. Le diagnostic précoce par le chirurgien-dentiste reste essentiel pour limiter son aggravation.
Le choix de la technique varie selon la gravité de la récession et la situation clinique.
La greffe de tissu conjonctif
C’est la technique la plus courante. Le chirurgien prélève du tissu à l’intérieur du palais. Il le place ensuite sous la gencive de la zone concernée. Cette méthode augmente l’épaisseur gingivale et recouvre la racine. Elle est indiquée dans la majorité des cas, car elle offre un résultat prévisible et stable.
La greffe épithélio-conjonctive
Ici, un petit fragment de tissu est prélevé à la surface du palais. Le greffon recouvre directement la zone de récession. Cette méthode sert souvent à protéger des dents très sensibles. Elle est particulièrement utile dans les cas où l’esthétique est une préoccupation importante.
La greffe pédiculée
Dans ce cas, le chirurgien déplace un fragment de gencive situé à côté de la dent touchée. Le tissu reste attaché par une partie de sa base. Il est repositionné sur la zone dénudée. Cette technique évite un prélèvement au palais et réduit l’inconfort post-opératoire. Elle est utilisée lorsque la gencive voisine est suffisamment épaisse et mobile.
Les substituts de tissus
Parfois, des biomatériaux remplacent le tissu prélevé. Ils stimulent la cicatrisation et limitent la gêne post-opératoire. Cette option convient lorsque le palais ne permet pas de prélèvement suffisant. Elle représente également une alternative intéressante pour les patients qui craignent la douleur liée au prélèvement.
Chaque technique possède ses avantages et ses indications. Le choix se fait toujours après une analyse précise de la situation et une discussion entre le patient et le praticien.
La greffe de gencives suit un protocole précis. Avant toute chirurgie, le chirurgien-dentiste effectue un examen complet et peut prescrire des radiographies. Ces étapes permettent de planifier l’intervention et de choisir la technique la plus adaptée. Le patient reçoit toutes les explications nécessaires afin d’aborder l’opération en confiance.
Le jour de la greffe, l’intervention se déroule en plusieurs étapes successives :
Une anesthésie locale est réalisée pour assurer le confort du patient.
La zone de récession est préparée par le praticien.
Le greffon, prélevé au palais ou choisi parmi les substituts, est positionné avec précision.
Des sutures maintiennent le tissu en place pour favoriser la cicatrisation.
Une fois ces étapes accomplies, la cicatrisation débute immédiatement. La durée de l’intervention varie selon le nombre de dents concernées, mais elle se déroule le plus souvent en une seule séance. Lorsque plusieurs zones nécessitent un traitement, le praticien peut prévoir plusieurs rendez-vous afin de répartir les interventions.
Après l’intervention, quelques précautions sont nécessaires pour favoriser la cicatrisation.
Maintenir une hygiène bucco-dentaire douce avec une brosse souple.
Utiliser un bain de bouche antiseptique sur prescription.
Éviter les aliments durs, épicés ou trop chauds pendant quelques jours.
Privilégier une alimentation molle, comme les pâtes ou les compotes.
Limiter les efforts physiques intenses la première semaine.
Le praticien prescrit aussi des antalgiques pour contrôler la douleur éventuelle. Des antibiotiques peuvent être ajoutés en prévention d’une infection. Le respect des consignes post-opératoires joue un rôle majeur dans la réussite de la greffe.
La greffe de gencives s’indique dans plusieurs cas :
Récession gingivale marquée exposant la racine.
Hypersensibilité dentaire gênante au froid ou au chaud.
Fragilité esthétique avec des dents paraissant trop longues.
Gencive trop fine augmentant le risque de déchaussement.
Préparation à un traitement orthodontique ou implantaire.
Dans certains cas, la greffe est proposée de manière préventive. Le chirurgien-dentiste anticipe ainsi le risque de récession future, surtout chez les patients présentant une gencive fine ou un brossage traumatique.
La greffe de gencives apporte plusieurs bénéfices concrets. Elle réduit d’abord l’hypersensibilité liée à l’exposition radiculaire. Le patient peut manger et boire sans gêne excessive. Ensuite, elle améliore la stabilité dentaire en renforçant le tissu de soutien.
Sur le plan esthétique, le sourire paraît plus harmonieux. Les dents retrouvent une proportion équilibrée, ce qui redonne confiance. Enfin, cette chirurgie réduit le risque d’aggravation de la récession et contribue à préserver la santé bucco-dentaire à long terme.
Les résultats se stabilisent généralement après deux à trois mois. Toutefois, le bénéfice se maintient sur plusieurs années, à condition de respecter une hygiène régulière et des visites de contrôle.
Même si la greffe de gencives est une technique fiable, elle présente certaines limites. Le succès dépend de l’état de santé général, du respect des consignes post-opératoires et de l’hygiène bucco-dentaire quotidienne.
De plus, le tabac compromet fortement la cicatrisation. Le chirurgien-dentiste recommande souvent de réduire ou d’arrêter la consommation avant l’intervention. Le patient doit également signaler toute pathologie générale ou tout traitement médicamenteux susceptible d’influencer la cicatrisation.
Le suivi reste essentiel. Des visites régulières permettent de contrôler la cicatrisation et d’assurer la stabilité du résultat. Le praticien adapte ses conseils au cas par cas pour sécuriser l’évolution du traitement.
La greffe de gencives constitue une solution efficace pour protéger les dents et restaurer un sourire équilibré. Elle s’intègre dans une prise en charge globale, adaptée aux besoins de chaque patient.
Pour savoir si ce traitement convient à votre situation, vous pouvez consulter le Dr Arnaud Paturel, chirurgien-dentiste à La Trinité-sur-Mer. Lors de la consultation, il évaluera votre gencive, expliquera les options disponibles et répondra à vos questions.
